Construit sur un ancien chemin de muletier en 1667, le pont couvert permet de relier Lessoc à Montbovon et Albeuve. Enjambant les gorges de la Sarine, il facilitait les échanges commerciaux liés au fromage au XVIIe siècle (exportation vers Lyon et Turin).
Aujourd’hui, il est accessible à pied ou à vélo. Il fait partie des points d’attraction du Parc Naturel Régional Gruyère Pays-d’Enhaut et se découvre en pratiquant les chemins pédestres de l’itinéraire du tour du lac de Lessoc.
Situation
Commune : Haut-Intyamon, Lessoc
Coordonnées: 570’300/149’520
Surplombe les anciennes gorges de la Sarine
Histoire
C’est en 1666, par décision du tribunal, le dimanche 16 mai, que les montants que chaque commune doit payer pour les frais de la construction du pont en bois couvert sur La Sarine entre Lessoc et Montbovon sont fixés. Le coût de la construction est partagé selon un barème fixé par le Bailli de Gruyères.
« Coût du Pont de bois couvert jeté sur la Sarine entre Lessoc et Montbovon, partage des frais de la construction en les communes de L’Intyamont.
Le coût de ce pont s’élève à 950 florins bons (écus) dont la répartition est la suivante :
- Lessoc 300 fl
- Albeuve 200 fl
- Grandvillard 200 fl
- Estavanens 50 fl
- Eney 20 fl
- Villars-sous-Mont 30 fl
- Neirivue 50 fl….. »
Puis, en 1667, le pont est construit.
1767 et 1772 sont deux années dédiées à la rénovations de l’ouvrage.
En 1847 le pont couvert a été surnommé le Pont des femmes car ces dernières devaient le surveiller durant la guerre du Sonderbund, avec l’ordre d’y mettre le feu si les troupes bernoises tentaient de le traverser. Mais il n’en fut rien. Une fois la guerre terminée, les Lessocoises ont obtenu le privilège, jusqu’à lors dévolu aux hommes, de s’asseoir sur les bancs de droite dans l’église, pour les remercier de leur surveillance.
L’année 1976 est celle du remplissage du lac artificiel de Lessoc, le pont demeure.
Enfin, en 1995, la rénovation de la toiture a été effectuée.
Pont couvert de Lessoc, descriptif de l’ouvrage
Matériau : bois de chêne
Portée : 13,8 m entre falaises
Aplomb : 16 m à sa construction, 6 m aujourd’hui
Couverture : en bardeaux (anseilles).
Pourquoi Lessoc et son pont couvert?
Arrivée dans ce village à mon adolescence, j’ai découvert Lessoc et ses alentours à pied. Monsieur Jean-Pierre Galley, alors syndic, m’avait proposé de me faire accompagner par son extraordinaire chien St-Bernard, Sybelle. C’est pourquoi, jour après jour, au gré de mes balades, j’ai découvert cette nature et cette culture avec beaucoup de bonheur. Parce que j’y ai vécu des jours heureux, j’ai décidé de vous en parler un peu. J’espère que la photographie du pont couvert de Lessoc et ces quelques lignes vous donneront l’envie d’y venir.
Lessoc
“Situé aux pieds des Vanils, le village de Lessoc présente le visage d’une Gruyère authentique et traditionnelle. Sous ses airs de tranquillité et de modestie, Lessoc offre une palette variée de richesses naturelles et culturelles que chaque curieux se plaira à découvrir.
L’église St-Martin de Lessoc (1627), la fontaine (1796) et quelques autres maisons datant du XVIIe et du XVIIe siècle sont témoins d’une période historique faste durant laquelle certains Gruériens faisaient fortune grâce au commerce de leur fromage devenu, depuis, mondialement connu. Vous apprécierez dans leur état original les bâtisses du village de Lessoc, épargné par les incendies. Les Lessocois profitent encore aujourd’hui de ce précieux héritage et sont à chaque fois ravis de le partager avec les visiteurs. Ils se feraient d’ailleurs grand plaisir de vous conter la fable de la fontaine, expliquant l’origine de son toit ainsi que la construction du pont couvert de Lessoc et son histoire.
Que l’on ne s’y méprenne pas: le charme de Lessoc ne s’arrête pas aux traces laissées par l’homme. Vous le trouverez aussi dans la nature environnante. Une balade autour du lac, en passant sur le pont de bois, ou sur les hauteurs vous dévoilera, hiver comme été, de merveilleux paysages.
Pas de doute, Lessoc est une étape incontournable.” Texte provenant de la brochure de la société de développement de l’Intyamon.
Nathalie Buyssens-Gremion, juin 2023