Le Château de Monthey: une histoire liée à celle du Bas-Valais

De nos jours, la ville de Monthey en Valais, est davantage connue pour son industrie chimique. Pourtant, elle accueille un château vieux de plusieurs siècles. Le plus ancien bâtiment de la ville a même été le théâtre des prémisses de la révolution bas-valaisanne.

Son année de construction est inconnue

On ne sait pas précisément quand le Château de Monthey a été érigé. Toutefois, les plus anciennes sources historiques attestent de son existence dès le début du XVe siècle. Le bâtiment est notamment mentionné dans un acte d’achat de 1420, où il y est décrit comme « récent ». Cette première maison forte aurait été bâtie par la famille Monthéolo, en charge du vidomnat (poste administratif et de police) de Monthey.

Durant le siècle suivant, la bâtisse est d’abord occupée par le bailli du Chablais, avant d’être agrandie et réaménagée en 1520. Après la conquête de la région par les occupants haut-valaisans, elle est rachetée par l’Etat du Valais. Elle est alors transformée en résidence des gouverneurs.

L’incendie destructeur de 1606

Si le château trône toujours sur le centre-ville de Monthey, il a bien failli disparaître au XVIe siècle. En 1606, un incendie ravage en effet le bourg de la cité chablaisienne. La tragédie endommage fortement la maison forte.

L’année suivante, le gouverneur Antoine Waldin entame sa reconstruction. Presque à neuf. Les travaux permettent d’ériger un nouveau monument. Ils marquent toutefois la disparition des tours originelles et du corps du logis. Soixante ans plus tard, entre 1663 et 1664, le château prendra sa forme définitive. On érige deux nouvelles ailes, côtés sud et ouest et l’on referme la cour en y ajoutant des murs. 

Depuis, le bâtiment n’a plus subi de modification architecturale. En revanche, il ne reste quasiment aucune trace de la construction originale. Seuls subsistent quelques pans de murs et probablement les vieilles arcades de la cour.

Le gouverneur Schiner suspendu par la fenêtre 

Il faut attendre un bon siècle avant que le château de Monthey revienne sur le devant de la scène. Et de quelle manière! À cette époque, à la fin du XVIIIe siècle, le Bas-Valais vit encore sous la domination haut-valaisanne de la République des Sept Dizains.

Dans la région, le gouverneur Hildebrand Schiner cristallise les mécontentements avec son comportement arbitraire. La population, elle, est déjà irritée par les redevances et péages abusifs qu’on lui impose. Les conditions pour un soulèvement populaire semblent réunies. Le vent des révolutions, qui souffle partout en Europe, semble prêt à atteindre le Bas-Valais.

C’est du Château de Monthey que jaillira l’une des premières étincelles. Un jour de marché, Pierre-Maurice Rey-Bellet, dit le Gros-Bellet, sépare deux hommes qui se battent. Plutôt robuste, l’habitant de Val-d’Illiez blesse malencontreusement l’un des deux belligérants. Qui porte plainte contre lui.

Le 8 septembre 1790, le Gros-Bellet est convoqué au château de Monthey pour son audience. Convaincu d’être victime d’une grave injustice, il empoigne le gouverneur Hildebrand Schiner. Selon la légende, il l’aurait même suspendu, d’une main, à l’une des fenêtres du château.

Après cet incident, et probablement impressionné par la foule mécontente, le gouverneur Schiner prend la fuite. Cet incident marque l’avènement du mouvement de libération dans le pays de Monthey, après 254 ans d’occupation haut-valaisanne.

Un château désormais destiné à la culture et aux mariages

En 1900, le château est racheté par la commune et la bourgeoisie de Monthey. Il accueille notamment, durant de nombreuses années, la gendarmerie, la prison, ainsi que les services communaux. En 1952, il est classé monument historique fédéral, avant de bénéficier, dans la foulée, d’une restauration complète.

Depuis 2000, ses salles sont occupées par l’association du Vieux-Monthey, qui y a installé un musée. La place forte accueille aussi régulièrement des expositions, concerts et autres activités culturelles.

La Salle des Gouverneurs et ses boiseries vieilles de plus de 400 ans est disponible à la location pour les particuliers. D’ailleurs, le cadre est particulièrement apprécié pour la célébration de mariages civils.