ECAL – Bâtiment École Cantonale d’Art de Lausanne

Le bâtiment de l’ECAL (École Cantonale d’Art de Lausanne) : un bâtiment atypique dans la zone industrielle de Lausanne

Régulièrement classée parmi les 10 meilleures écoles d’art et de design dans le monde, l’ECAL (École Cantonale d’Art de Lausanne) est une haute école suisse (HES-SO) de rayonnement international qui réside dans un bâtiment à l’architecture atypique dans la région industrielle de la Ville de Lausanne et plus précisément à Renens.

Avec une histoire de plus de 200 ans (1821-2022) et quelques déménagements dans le passé notamment au musée Arlaud et à l’Avenue de l’Elysée, cette architecture originale et futuriste ne laisse pas les passants insensibles. L’ECAL inscrit la Ville de Lausanne à l’international comme pôle d’enseignement et de recherche de tout premier plan avec notamment la présence d’autres grandes écoles renommées telles que l’EPFL (École Polytechnique Fédérale de Lausanne), avec laquelle elle collabore, et l’EHL (École Hôtelière de Lausanne).

Histoire du bâtiment de l’École Cantonale d’Art de Lausanne : de l’usine à l’ECAL

Fermée en 2002, l’usine Iril occupait dans la zone industrielle de Lausanne de vastes locaux qui se sont aujourd’hui transformés en salles de classe et ateliers. Cette infrastructure offre ainsi à l’ECAL un haut potentiel pour façonner et aménager ces espaces en lieux propices qui stimulent l’apprentissage des arts et la création artistique.

Précurseur dans l’industrie du bas nylon, la Société Iril a été fondée en 1951 par Jule Rime et son beau-fils, Jean Nussbaumer. Après 50 ans d’activité, le groupe fut malheureusement contraint de fermer ses portes en avril 2002 face à la concurrence à main d’oeuvre bon marché. C’est ainsi que l’Ouest lausannois tourna une nouvelle page de son histoire de zone industrielle. En effet, grâce au soutien de la Fondation ECAL+ et du Conseil d’État vaudois, le projet de créer un centre où les connaissances et les compétences autour de l’art et le design seraient au cœur du sujet, se concrétisa.

Le bâtiment initialement de 25’000 m² a été entièrement modifié et aménagé pour équiper d’installations et de machines à la pointe de la technologie les nouveaux locaux de l’ECAL. Approuvée unanimement le 21 décembre 2005 par le Grand Conseil joint à l’apport de l’EPFL et de la ville de Renens, le projet a pu voir le jour.

Un bâtiment avec une architecture propice aux synergies

Pour son avant-gardisme et avec l’exigence d’intégrer l’art et le design dans la dimension architecturale du bâtiment, l’ECAL a choisi de mandater le célèbre architecte suisse Bernard Tschumi en collaboration avec le bureau Fehlmann Architects.

Sur un volume global de 110’000 m³, le bâtiment occupe une surface de 23’000 m², espace plus que suffisant aux besoins de l’ECAL. Cette sous-exploitation du lieu fut sujet à discussion et débouchèrent sur des accords qui ont permis la réunion de plusieurs entités. Les activités et les buts de ces derniers présentaient des synergies intéressantes qui ensemble, contribuent encore aujourd’hui à l’efficacité, à la qualité, au prestige et la réputation de cet établissement. Ainsi, quatre entités se sont partagées les locaux :

l’ECAL, au travers de l’État de Vaud.
les Ateliers de la Ville de Renens, un incubateur de start-up crée par la Commune et qui déménagèrent par la suite.
l’ELAC (Espace Lausannois d’Art Contemporain), association sans but lucratif et disposant de moyens importants accordés par des mécènes et par des institutions majeures au niveau national pour la mise en valeur du travail réalisé à l’ECAL. Elle devient l’une des galeries les plus grandes d’Europe rattachée à une école et de ce fait une vitrine unique d’art contemporain et du design à Lausanne.
l’EPFL présente dans le cadre de l’EPFL-ECAL Lab, une entité visant à conjuguer les compétences développées à l’EPFL avec celles du design et de l’art enseignés à l’ECAL.

Un temple d’art et du design par l’architecte Bernard Tschumi

L’architecte Bernard Tschumi s’est posé la question « Comment donner une nouvelle identité à cette ancienne usine afin de passer de la production industrielle à la création artistique ? ». Ainsi, le programme du chantier repose sur une approche globale et synergétique de la création, du développement et des technologies.

À la projection de ces synergies, l’architecte a imaginé ces interactions au travers de quatre cours verticales creusées dans la structure principale et liées par une rue intérieure. Cet important axe bénéficie de l’apport de lumière dispensé par quatre grands puits de lumières. Comme l’explique Tschumi : « Notre premier geste a été d’établir de nouvelles relations spatiales en creusant quatre cours intérieures toute hauteur, reliées par un grand passage en rez-de-chaussée sur toute la longueur du bâtiment, permettant ainsi d’éviter les corridors obscurs aux étages tout en offrant des vues plongeantes ou ascendantes vers les autres niveaux. ».

Par ailleurs, pour Tschumi, l’approche architecturale a été pour ainsi dire « cinématographique: un grand travelling et des angles de vue inattendus pour encourager la vie et les échanges ».

Ces projecteurs de lumière naturelle guident dans la circulation et divisent l’espace en lieux intimes, spacieux et propices à l’apprentissage, le travail et l’expression artistique. Pour accentuer l’identification et la définition de ces espaces, les hauts murs intérieurs ont été peints avec des monochromes primaires et vifs.

Entre évasion artistique et invitation créative

Par la suite, le deuxième focus architectural se basa sur l’extérieur de la façade du bâtiment. Pour répondre aux normes d’isolation thermiques actuelles, une sur vêture métallique a été posée sur les façades est et ouest, quadrillée par des stores métalliques monochromes primaires en rappel avec les mûrs intérieurs.

Quant à la façade sud, plus exposée, elle demandait d’une part une protection d’isolation accrue et d’autre part jouait le rôle de vitrine de par sa fonction d’entrée principale du bâtiment. Une grande résille métallique à larges ondulations filtrant la lumière mais qui laisse le monde extérieur entrevoir les énergies dynamiques et créatives qui peuvent émaner de l’intérieur, contribuant ainsi à donner une nouvelle identité au bâtiment.

L’architecte a ainsi pu exprimer cette correspondance horizontale entre les deux mondes en suggérant d’une part aux résidents de l’ECAL une ouverture au monde extérieur et, d’autre part, une invitation à l’art aux spectateurs. Cette réalisation remarquable témoigne de l’architecture de Bernard Tschumi définie comme une architecture guidée par les idées et l’invention : « l’architecture n’est jamais une question de forme, mais d’idée : form follows fictions. ».

Vidéo – Entretien avec Bernard Tschumi

ECAL : une école de renommée internationale

Dirigée depuis plus de 10 ans par Alexis Georgacopoulous, l’ECAL offre six filières de niveau Bachelor aux étudiants :

Arts Visuels
Cinéma
Design Graphique
Design Industriel
Media & Interaction Design
Photographie

Et cinq filières de niveau Masters :

Arts Visuels
Cinéma
Design Industriel
Media & Interaction Design

En addition, une Année Propédeutique pour la préparation à l’entrée à l’école ainsi que deux Master of Advanced Studies en Design for Luxury & Craftsmanship et en Design Research for Digital Innovation sont proposés.

Le rayonnement de l’école au niveau international est attesté par le succès rencontrés par d’anciens étudiants non seulement au travers d’articles de presse et de citations mais aussi avec un nombre considérable d’expositions dans des espaces comme le Cooper Union (New York), Centre Pompidou (Paris), swissnex (Bangalore, Boston, Rio de Janeiro, San Francisco, Shanghai, Singapour), … . Grâce à un réseau répandu et un enseignement complet répondant aux exigences de l’industrie dans le monde de l’art et du design, l’ECAL est une école de prestige et qui n’est plus à présenter.

Pour plus d’informations sur l’ECAL, cliquez sur : https://www.ecal.ch/fr/100/homepage.

Références

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